La 2ème fête du Fort du Janus

racontée par le Président de l’association

Comme vous le savez, le dimanche 23 juillet 2023 a eu lieu la deuxième Fête des Forts du Janus. L’Association « Forts-Janus » est un groupe de bénévoles passionnés, qui en liaison avec la Mairie de Montgenèvre et l’Office de Tourisme, organise la mise en valeur et les visites de l’ouvrage Maginot du Janus. Il possède le Label Patrimoine du XXème siècle en Région Sud. L’amicale du 15-9 était présente, en tenue de chasseurs alpins, avec neuf musiciens.

Une première présentation a eu lieu à l’entrée de l’ouvrage, avec la levée du drapeau. Le nouveau mât, peint en blanc, était en place depuis la veille. Celui-ci avait été démonté par une Equipe du Commandant BATAILLARD, en visite au Poste Kubler en juillet 2022, à côté de l’arrête sommitale de Château Jouan, avec pour mission confiée de le remettre en place au plus près du Fort : mission accomplie !

Une deuxième présentation « au Drapeau » s’est déroulée au col, sur les lieux choisis pour le repas festif, en plein vent, mais à un endroit accessible à tous, y compris aux « moins jeunes ». Après un apéritif sympathique, offert par l’Office de Tourisme, Bruno a servi un repas mémorable et convivial, en altitude.

Le groupe des « SI DEMENTS » avec 20 musiciens, a accompagné, deux heures durant, le repas et les discussions, avant et après la visite du Fort. Les nombreux visiteurs, petits et grands, français et Italiens, ont tous apprécié la visite, accompagnés par les guides bénévoles. Nous avons compté 180 visiteurs…  Leur émerveillement a été la récompenses ultime des guides.

La visite « là-haut » est en effet envoutante ! On peut y visiter : l’entrée par le bloc 1 et sa cloche GFM, avec un pont levis pour le matériel et les munitions ; Bloc 2 : artillerie deux mortiers de 81 mm et infanterie deux jumelages de mitrailleuses Reibel ; Bloc 3 armé de deux canons obusiers de 75 mm à tir rapide ; Blocs 9 et 10, Usine, Cuisine, Infirmerie, Dortoirs et Chaufferie…

 

Un peu d’Histoire
sur le Fort du Janus

Un premier Fort fut bâti entre 1886 et 1903, sous le sommet du Janus, à 2530 mètres d’altitude. Un ouvrage souterrain long de 345 mètres, de type Maginot, fut ajouté entre 1931 et 1939. L’ouvrage Maginot du Janus est construit au Nord-Est de la place de Briançon. Il regarde et défend des deux côtés, d’une part vers le Col du Montgenèvre, les cols du Chabeau et du Chenaillet, et d’autre part vers la Vallée de la Clarée, le Col de l’Echelle et la route vers Briançon. Le Janus porte donc bien son nom, puisqu’il provient de celui du Dieu romain « aux deux visages ». Ce fort moderne est le plus haut du Secteur du Dauphiné, et le plus avancé sur la frontière italienne.

Un avant-projet est établi par la CORF dès 1926 pour la construction sur cette crête d’un ouvrage Maginot à forte puissance de feu. Les premiers travaux de la CORF (Commission d’organisation des régions fortifiées) pour la réalisation de l’ouvrage commencent en 1931. En 1934, on remblaie les galeries de la caserne de guerre inutilisées, ou trop proches du casernement Maginot. Les entrées sont condamnées, de même que les espaces de vie. Seule est conservée la batterie sous casemate de 4 pièces surannées de 95 m/m, qui est remaniée et renforcée, et les soutes à munitions. Une galerie est creusée pour relier l’ouvrage Maginot à la partie Séré de Rivière, dualité qui fait la grande originalité du Janus. Les travaux sont arrêtés en juillet 1935, en raison d’un rapprochement sans lendemain entre la France et l’Italie (accords de Stresa), pour reprendre précipitamment en 1938-1939, car l’Italie se tourne finalement vers l’Allemagne.

Tel qu’il est à la déclaration de guerre, l’ouvrage du Janus est bien loin de l’avant-projet d’origine, qui prévoyait un armement impressionnant. Des restrictions de crédits ont fait que l’ouvrage ne dispose plus que de deux mortiers de 81 m/m et deux pièces 75 m/m pour son artillerie principale, tirant parallèlement à la frontière ou en territoire ami, plus quatre jumelages de mitrailleuses Reibel et quelques fusils-mitrailleurs. L’ouvrage est cependant équipé du système de surpression et de ventilation spécifique des ouvrages Maginot, d’un grand confort pour les hommes vivant à l’intérieur, qui n’ont pas à porter de masques à gaz dans les blocs de combat. En pleine bataille, en juin 1940, l’officier commandant l’ouvrage devra faire rogner la partie droite des visières d’embrasure pour pouvoir élargir le tir vers la droite et soutenir la défense du bois de Sestrières, au nord du Col du Montgenèvre.

Le Janus est un des rares ouvrages du secteur à connaître l’épreuve du feu, en juin 1940. Il est pris pour cible par les 149 m/m du fort italien du Chaberton tout proche, qui le domine de 600 m en hauteur. Une cloche GFM porte encore la marque du ricochet d’un obus italien. C’est d’ailleurs à ces cloches d’observation qu’il doit son plus grand titre de gloire : l’une d’elles abritait un officier qui participa aux observations d’artillerie et au réglage du tir des 280 de la 6ème Batterie du 154e RAP qui, sous le commandement du Lieutenant Miguet, réduisirent le Chaberton au silence.

Le Fort du Janus est aujourd’hui propriété de la Commune de Montgenèvre, qui l’a acquis en 1986. Protégé du pillage et du vandalisme par la présence proche du poste militaire Kubler, toujours en activité, l’ouvrage du Janus, encore équipé de son extraordinaire pont-levis, énorme, et pourtant manœuvré par un seul homme, de sa galerie centrale longue de 345 m, de son artillerie principale, de son “usine” de production d’électricité complète, et d’une partie importante de ses équipements de vie, est en bon état et sa visite est d’un grand intérêt pour comprendre ce qu’était la vie de l’équipage d’un fort d’altitude, il y a plus de 80 ans. C’est pour cela que le Conseil Municipal de la Commune de Montgenèvre, et son Maire Guy HERMITTE, a accepté de signer une convention avec l’association « Forts Janus », pour l’organisation de visites de l’ouvrage par des bénévoles et passionnés des fortifications.

 

Au Barrage Rapide,
on prépare déjà les prochaines
« Journées du Patrimoine »

Monsieur Nicolas IZQUIERDO, guide de haute-montagne qui organise les visites du Barrage Rapide et des Blockhaus du Bois de Sestrières, se projette déjà sur les prochaines Journées Européennes du Patrimoine, qui auront lieu les 16 et 17 septembre prochains. Dans cette optique, il a obtenu les autorisations de l’Etat pour mettre en scène un petit poste de garde « comme en 1940 ». Cette mise en scène correspond à un petit empilement de sacs de sable, derrière lesquels seront installés un peu de matériel d’époque, comme des caisses à munitions, des bidons d’essence, du barbelé… Et, éventuellement, un véhicule ancien type « traction », qui sera stationné à proximité.

Batterie des Chamois
(Chaberton)

Par ailleurs, les gestionnaires du Pont Tibétain de Clavière, soutenus par la Mairie locale, voudraient réhabiliter une petite partie de la caserne de la « Batterie des Chamois », afin de fournir un abri aux alpinistes de passage, et plus particulièrement ceux qui empruntent la Via Ferrata du Chaberton. L’idée serait de mettre en sécurité une partie de la caserne concernée, pour faire un abri pour 4 à 6 couchages, avec un point d’eau. Cet emplacement se situant en France, sur la Commune de Montgenèvre, la Mairie réunit actuellement les autorisations nécessaires et préalables à la réalisation de ces petits travaux.

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A Montgenèvre, de multiples activités vous attendent : loisirs, sports de pleine nature, bien-être, découverte du patrimoine… N’hésitez pas à venir découvrir une offre riche, qui vous fera voyager à coup sûr !

Toute l’info en direct, chez vous, sur le site de la Commune : montgenevre.fr ! 

  

Bien à vous, 

  

Le Maire de Montgenèvre, 

Guy HERMITTE 

     

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